Faubourg
Comment peut-on décrire ces paysages et leurs évolutions dans le temps ?
Le terme "faubourg" vient du Français ancien et signifie "dehors du bourg", qui était l'espace délimité par les remparts d'une ville médiévale. Historiquement moins dense que le centre ville et dotée de fonctions vivrières, ces espaces ont conservé des parcelles en pleine terre le plus souvent à l’arrière des front bâtis. Ces espaces sont aujourd’hui soumis à de très fortes pressions foncières car propices à la densification pour limiter l’étalement urbain. Si le principe est vertueux, tout dépendra de la qualité des programmes et de la prises en compte des impacts sur l’eau et le paysage.
Faubourg
Comment peut-on décrire ces paysages et leurs évolutions dans le temps ?
Artificialisation du sol et fort potentiel de déconnection : la dynamique de densification urbaine de ces secteurs renforce l’artificialisation du sol avec pour conséquences le ruissellement, les inondations, la pollution et la pression sur les milieux naturels dont les surfaces en pleine terre. Ces surfaces de pleine terre représentent des enjeux majeurs en termes de régulation de l’eau. Dans ces tissus urbains, la plupart des eaux pluviales sont renvoyées vers les réseaux, supprimant ainsi la possibilité de ces sols d’infiltrer l’eau là où elle tombe. Cet héritage des modèles de gestion de l’eau appelés “tous tuyaux” génère d’important dysfonctionnements lors d’évènements pluvieux importants et réduit la recharge des nappes d’eau souterraine.
Les ilots de chaleur urbain : Un îlot de chaleur urbain (ICU) est une élévation localisée des températures, particulièrement des températures maximales diurnes et nocturnes, enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales ou forestières voisines ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs comme l’artificialisation des sols, le stockage de la chaleur dans les matériaux de construction (béton), le manque de végétation. Comme il y a moins d’eau stockée dans le sol des villes, il y a de fait moins d’évaporation et d’évapotranspiration et cela réduit le rafraichissement naturel des villes.
Si ces secteurs sont encore peu touchés par ces phénomènes, la forte pression foncière peut, si elle n’est pas suffisamment maitrisée, augmenter rapidement ce phénomène.
Les inondations : la fréquence et l’intensité des inondations par débordement des rivières, saturation des réseaux ou encore par ruissellement vont potentiellement augmenter. En effet, les faubourgs n’ont pas été “dimensionnés” et conçus pour absorber des aléas météorologiques de plus en plus intenses.
Pollutions : Transportées par l’eau qui ruisselle dans les faubourgs, les pollutions chimiques, plastiques, ou encore bactériologiques s’accumulent dans les réseaux et les milieux humides urbains. Ces pollutions se déversent dans les rivières et in fine jusqu'à la mer. Cela impacte fortement et durablement les écosystèmes et l’ensemble des activités socio-économiques liées à l’eau (consommation d’eau potable, pêche, baignade, loisir, tourisme, etc).
Conflits d’usage et partage de la ressource en eau : Plus l’eau potable est consommée pour les activités économiques de ces secteurs, moins la ressource en eau, notamment souterraine, est disponible pour les autres activités et les milieux humides. Avec le rehaussement des températures, les besoins en eau potable seront plus importants et la ressource réduite accentuera les conflits d’usage.