Centre historique
Comment peut-on décrire ces paysages et leurs évolutions dans le temps ?
Les centres-villes historiques se sont constitués sur un temps long, avec des interactions avec l’eau qui ont évolué dans le temps. L’eau qui pouvait couler au cœur de la cité à progressivement été éloignée ou enterrée notamment pour des raisons sanitaires. Le centre-ville est ainsi un millefeuille ou palimpseste d’époques successives ou les enjeux contemporains de l’eau sont particulièrement complexes à intégrer.
- Manque de disponibilité d’emprises au sol et dans les sous-sols
- Difficultés d’adaptation du sol, du bâti ancien et des toitures
- Conservation et mise en valeur du patrimoine
- Contraintes d’usages importantes
Centre historique
Quelles sont les principales vulnérabilités liées à l’eau dans ce paysage ?
Pollutions : Transportées par l’eau qui ruisselle dans les centres-villes, les pollutions chimiques, plastiques, ou encore bactériologiques s’accumulent dans les réseaux, les milieux humides urbains et se déversent dans les rivières et in fine jusqu'à la mer. Cela impacte fortement et durablement les écosystèmes et l’ensemble des activités socio-économiques liées à l’eau (consommation d’eau potable, pêche, baignade, loisir, tourisme, etc).
Artificialisation du sol : la fréquentation des centres villes renforce l’artificialisation du sol avec comme conséquences : le ruissellement, les inondations, la pollution et la pression sur les milieux naturels situés dans et en aval des centres villes.
Les ilots de chaleur urbains : Un îlot de chaleur urbain (ICU) est une élévation localisée des températures, particulièrement des températures maximales diurnes et nocturnes, enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales ou forestières voisines ou par rapport aux températures moyennes régionales. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs comme l’artificialisation des sols, le stockage de la chaleur dans les matériaux de construction (béton), le manque de végétation. Comme il y a moins d’eau stockée dans le sol des villes, il y a de fait moins d’évaporation et d’évapotranspiration ce qui réduit le rafraichissement naturel des villes.
Les inondations : la fréquence et l’intensité des inondations par débordement des rivières, saturation des réseaux ou encore par ruissellement vont potentiellement augmenter. En effet, les villes historiques n’ont pas été “dimensionnée” et conçues pour absorber des aléas météorologiques de plus en plus intenses.
Le tourisme de masse : la forte fréquentation touristique des centres historiques, notamment en période estivale où les niveaux de nappes d’eaux souterraines sont au plus bas, augmente les conflits d’usages et l’impact sur les écosystèmes. En 2022-2023, plus de 700 communes en France ont eu des ruptures d’approvisionnement en eau potable suite à des épisodes de sècheresse cumulés à une surconsommation d’eau potable.
Conflit d’usage et partage de la ressource en eau : Plus l’eau potable est consommée pour les activités économiques de ces secteurs, moins la ressource en eau, notamment souterraine, est disponible pour les autres activités et les milieux humides. Avec le rehaussement des températures, les besoins en eau potable seront plus importants et la ressource réduite accentuera les conflits d’usage.