Trajectoires pour
les  zones péri-urbaines

Comment décrire l’évolution du paysage que l’on voit et expliquer en quoi cela contribue à réduire les vulnérabilités liées à l’eau ?

Remarque générale: Il n’existe pas de solutions uniques et chaque situation présente des contraintes ou contextes singuliers. Néanmoins on peut retenir ici les enjeux communs de ces hypothèses et le cheminement d’adaptation qu’ils sous-tendent.

En résumé

 A - Ce qui se voit sur la maquette :

  • A1 Fin de l’étalement urbain et densification péri-urbaine intelligente

  • A2 Désimperméabilisation et renaturation

  • A3 Toitures habitées et végétalisées 

  • A4 Restauration des milieux humides et renaturation des berges

B - Ce qui ne se voit pas sur la maquette :

  • B1 Déraccordement des eaux pluviales 

  • B2 Réduction de la consommation d'eau potable

  • B3 Réduction des fuites

  • B4 Amélioration des traitements et recyclage des eaux usées

  • B5 Eau virtuelle

  • B6 Qualités des programmes de construction

  • B7 Sensibilisation

  • B8 Education

A - Ce qui se voit sur la maquette :

Source : Maturae, Ambarrès et Lagrave (33) Agence Dauphins architecture

A1 - Fin de l’étalement urbain et densification péri-urbaine intelligente :

On peut constater l’effet de l’arrêt de l’étalement urbain sur les parcelles agricoles. On constate également la densification du tissu périurbain. Cela semble contradictoire avec un avenir “désirable” mais il faut regarder cette dynamique sur plusieurs échelles :

  • À l’échelle du bassin versant :  la densification du tissu urbain existant permet de limiter l’étalement urbain sur les zones agricoles situées à l’amont du bassin versant.  Chaque bloc jaune représentant autant de logements supplémentaires qui n’iront pas détruire des sols agricoles ou naturels. L’enjeu est majeur pour l’agriculture, les émissions de CO2, la biodiversité et l’impact sur le grand cycle de l’eau.

  • A l’échelle du quartier, on remarque  plusieurs détails :

    • les cœurs d’ilots en pleine terre sont majoritairement préservés et diversifiés (réintroduction de surfaces agricoles – agriculture urbaine)

-          Ils sont utilisés pour infiltrer l’eau des toitures existantes (voir Déraccordement) 

-          Les toitures nouvelles sont majoritairement végétalisées et conçues pour réguler les eaux pluviales (voir Toitures végétalisées)

-          Les sols sont désimperméabilisés pour infiltrer l’eau et renaturer le quartier (voir Désimperméabilisation et renaturation)

 

La densification des zones péri-urbaines peut réduire considérablement les vulnérabilités liées à l’eau si les critères de constructions remplissent de hauts niveaux d’exigence avec un accompagnement renforcé.

 Source: Le bateau Lavoir – Romorantin - Daniel Lacombe Architecte

A2 - Désimperméabilisation et renaturation :

La désimperméabilisation des sols consiste à retrouver la perméabilité des surfaces qui ont été rendues imperméables par des activités humaines, comme la construction de routes, de parkings ou de bâtiments. L’imperméabilisation se produit lorsque des matériaux tels que le béton, l’asphalte ou d’autres revêtements empêchent l’eau de s’infiltrer dans le sol, ce qui perturbe le cycle naturel de l’eau.

Les bénéfices sont multiples :

1. Réduction des risques d’inondation : En permettant à l’eau de s’infiltrer dans le sol plutôt que de s’accumuler à la surface, on diminue les risques de ruissellement excessif et d’inondation dans les zones urbaines.

2. Recharge des nappes phréatiques : L’infiltration de l’eau permet de recharger les nappes souterraines, essentielles pour l’approvisionnement en eau potable et pour maintenir les écosystèmes.

3. Réduction de la pollution : Le ruissellement des eaux pluviales sur des surfaces imperméables emporte souvent des polluants vers les cours d’eau. Avec une meilleure infiltration, le sol joue un rôle de filtre naturel, réduisant la quantité de polluants transportés.

4. Amélioration de la biodiversité urbaine : En remplaçant des surfaces artificielles par des espaces verts, on favorise la biodiversité et le développement d’espaces naturels en ville, ce qui améliore aussi la qualité de vie des habitants.

5. Atténuation des îlots de chaleur : Les surfaces imperméables, comme le béton et l’asphalte, absorbent la chaleur et contribuent à l’augmentation des températures en milieu urbain. Désimperméabiliser et végétaliser ces zones aide à atténuer cet effet en rafraîchissant l’air.

A3 - Toitures habitées et végétalisées :

Les toitures végétalisées ont un rôle important dans la régulation des eaux pluviales, car elles ralentissent le ruissellement. 

Cela réduit les risques d’inondation et la saturation des réseaux.

Elles sont plus ou moins performante sur la gestion de l’eau pluviale en fonction de l'épaisseur et de la nature du substrat ainsi que de l’usage ou non de système de stockage et de régulateur de débit.

A4 - Restauration des milieux humides et renaturation des berges  

La restauration des milieux humides et la renaturation des berges réduit la vitesse et le débit de l’eau généré par la canalisation et l’artificialisation des sols.

Ces solutions fondées sur la nature ( SFN ) remplissent de multiples fonctions nécessaires à l’équilibre de l’ensemble du bassin versant :

  • Réduction des inondations (zones d’expansion des crues, marais)

  • Infiltration de l’eau dans le sols et recharge des nappes souterraine

  • Filtration et épuration naturel de l’eau

  • Maintien des niveaux d’eau des rivières et de l’humidité disponible dans le sol en période estivale grâce à la fonction d’éponge de ces milieux

  • Réservoir de biodiversité et diversification des paysages

  • Réduction de l’impact socio-économique des inondations et sècheresses

  • Ilot de fraicheur

B- Ce qui ne se voit pas sur la maquette

B1 - Déraccordement des eaux pluviales :

Le déraccordement (ou déconnexion des eaux pluviales) consiste à déconnecter les systèmes de collecte des eaux de pluie des réseaux d’assainissement ou des égouts. Cela vise à rediriger les eaux pluviales vers des systèmes alternatifs où elles peuvent être infiltrées dans le sol, stockées ou utilisées de manière durable.

Cela permet de : 

1. Réduire la pression sur les réseaux d’assainissement : en déconnectant les gouttières, on diminue le volume d’eau entrant dans ces systèmes, réduisant ainsi les risques de saturation et de débordement. Cela est d’autant plus vrai sur des réseaux non séparatifs, c’est-à-dire où les eaux pluviales sont mélangées aux eaux usées.

2. Améliorer la gestion des eaux de pluie : en redirigeant les eaux pluviales vers des solutions plus naturelles comme l’infiltration dans le sol, les jardins de pluie ou les bassins de rétention, on favorise une gestion durable des précipitations.

3. Préserver les ressources en eau : les eaux pluviales peuvent être récupérées et réutilisées pour l’irrigation, le nettoyage ou d’autres usages, réduisant ainsi la consommation d’eau potable.

Dans les faubourgs, la majeure partie des habitations et des espaces publics sont raccordés aux réseaux alors que le tissu urbain est composé d’importantes surfaces en pleine terre situées dans les jardins et cœurs d’ilots.  

Ce procédé peut être réalisé assez simplement et ne présente pas d’investissements importants. Quelques règles de précautions techniques et études hydrologiques simples permettront de réaliser cette action à fort impact positif pour l’eau.

B2 - Réduction individuelle et collective des consommations d'eau potable et développement de la réutilisation des eaux non potables.

B3 - Réduction des fuites des réseaux d’eau  

B4 - Amélioration des traitements et recyclage des eaux usées avant rejet dans le milieu naturel.

B5 - Eau virtuelle : Favoriser le réemploi et l’utilisation de produits de consommation à faible impact sur l’eau (qualité/quantité).

B6 - Qualités des programmes de construction :  

  • Mixité : pour éviter des quartiers monofonctionnels générant des flux pendulaires domicile /travail qui rallongent la ville, les routes et les réseaux, le développement de la mixité des programmes de construction réduit l’impact sur les sols et la ressource en eau.

  • Évolutivité et la réversibilité des programmes contribuent à préserver les sols et le cycle de l’eau en limitant leur transformation.

Ex  : labels écoquartier, HQE,  BDNA, QDNA

B7 - Sensibilisation et dispositif anti-pollution : Pour éviter que les déchets ne se retrouvent dans les égouts puis dans la mer, différents dispositifs sont mis en place comme des indications proches des plaques d’égouts pour sensibiliser les habitants au ruissellement.

B8 - Education aux Solutions fondées sur la nature